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Intelligence artificielle : opportunités et défis pour la Région de Bruxelles-Capitale 

  • Plusieurs questions ont été posées au gouvernement bruxellois. 
  • Je travaille actuellement, depuis plusieurs mois, sur une stratégie 2030 sur l’Intelligence artificielle. Mi-juillet, le groupe MR rencontrera Cédric Villani, député LREM et expert AI nommé par le Président Macron. Cela sera l’occasion de discuter du rapport français « Une stratégie pour la France en matière d’intelligence artificielle » et des perceptives socio-économiques pour la France, la Belgique et l’Union Européenne. Je vous invite à lire ce rapport : ICI.  
  • Que vous soyez un expert ou juste intéressé par la question, n’hésitez pas à me contacter pour toute question. Je vous inviterai, dans les prochains jours, au cycle de conférences que j’organise sur le sujet. Contact pour suivi des dossiers AI : ICI

Informations sur le cycle de conférences (Date TBC)

L’Intelligence Artificielle (IA):

La révolution du XXI ème siècle

1) Qu’est-ce que l’Intelligence artificielle ? 

Cette conférence introduit ce sujet passionnant. Qu’est-ce que l’IA ? Quel avenir pour l’humanité ? Comment l’IA va profondément bouleverser nos modes de vies actuels ? Quelques exemples d’innovation substantielle vous seront présentés.

2) L’IA va révolutionner le marché de l’emploi

En Belgique l’IA, dans les 10 prochaines années, peut créer 200.000 emplois, bouleverser 60% de ceux existant et augmenter la productivité de 40% dans nombreux secteurs. Quels défis et opportunités pour nos politiques d’emploi et de formation?

3) L’IA au service d’un enseignement personnalisé

 L’IA va-t-il modifier le rôle des enseignants ? Allons-nous tendre pour de bon vers un enseignement plus personnalisé, plus adapté aux besoins de chacun en termes d’apprentissage et de contenu ? 

4) Notre santé à l’ère de l’intelligence artificielle

Comment l’IA va-t-elle révolutionner la santé ? En quoi consiste la médecine prédictive ? Pourrons-nous demain grâce à l’IA prévenir les maladies et les combattre plus efficacement ? 

Synthèse  des première  questions au parlement bruxellois… Les réponses arrivent rapidement.

L’intelligence artificielle n’est pas une promesse du futur. Ce n’est pas quelque chose qui arrivera demain. C’est en train de se passer maintenant, dans des tas de domaines. Nous avons tous dans notre poche un téléphone ou un agenda électronique qui ne sont rien d’autres que l’entrée de l’intelligence artificielle dans notre quotidien.

Depuis 5 ans, tous les experts, les économistes, les entrepreneurs le disent haut et fort, l’intelligence artificielle est une opportunité extraordinaire de création d’emplois, de positionnement économique, de création d’entreprises, …

C’est l’opportunité de repenser le monde, la place de l’humain et le positionnement global de notre société. Et bien évidemment, de ceux qui prennent des décisions pour la faire avancer.

Or, le mot « intelligence artificielle » n’apparaît quasi nulle part dans les actions du gouvernement. En fait, la seule apparition de ce mot dans tout ce qui a été fait par ce gouvernement les 5 dernières années se trouve dans la déclaration de politique générale du gouvernement. Vous disiez en substance : 

« Pour encourager au développement des jeunes entreprises actives dans les nouvelles technologies que sont l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et l’internet des objets, outre l’intensification de la mise en réseau de nos incubateurs  existants, nous soutiendrons l’implantation d’un nouvel incubateur sur le site des Casernes. »

Alors que tous les experts le demandent, ce gouvernement n’a quasi pris aucune mesures concrètes et ne propose aucune vision à court, moyen et long terme concernant l’IA. 

Tous les pays développés, toutes les Régions ambitieuses sont en train de se positionner dans ce domaine. L’Union européenne, qui avait raté le positionnement initial de ses sociétés essaye tant bien que mal de rattraper son retard. Elle vient de proposer une approche en trois volets: 1) accroître les investissements publics et privés dans l’IA, 2) se préparer aux changements socio-économiques et 3) établir un cadre éthique et juridique approprié. La commission et les Etats membres commencent aujourd’hui, d’ici à la fin de l’année, d’élaborer un plan coordonné en matière d’IA. Le principal objectif est de maximiser l’impact des investissements aux niveaux de l’UE et des États membres, d’encourager la coopération à travers l’UE, d’échanger les meilleures pratiques et de définir la voie à suivre ensemble, de manière à garantir la compétitivité globale de l’UE dans ce secteur.

A Bruxelles, au coeur de l’Europe, personne ne porte de projets politiques ambitieux et inspirants pour les Bruxellois dans ce domaine.  C’est navrant et inquiétant au vu des opportunités et des défis ! 

C’est navrant car l’enjeu de l’IA n’est pas qu’économique, il est aussi éthique et morale. Et ce genre de questions méritent qu’on prenne le temps de s’y intéresser.

Je lis ou entends des projets liés au numérique (inclusion numérique, Smaty Cities, …), ou des projets liés à la digitalisation ou à internet mais rien ne semble fait autour de l’intelligence artificielle par la Région bruxelloise. 

C’est d’autant plus navrant que la recherche universitaire en matière d’intelligence artificielle en Belgique trouve son origine à Bruxelles! Dès 1983, les premiers groupes actifs sur cette thématique voyaient le jour à l’ULB et à la VUB. On s’y intéressait à la symbolique, aux incertitudes, aux systèmes experts, à la robotique.

C’est d’autant plus navrant que les domaines où l’AI est potentiellement intégrable sont multiples. Analyse d’image, télémédecine, réalité virtuelle, sécurité, synthèse d’images, télécoms, analyse financière, bio-informatique, robotique, vente, transport, industrie banque, assurance, politique de défense, sécurité intérieure … Et évidemment, la mobilité, qui est un des enjeux fondamentaux de notre Région!

C’est d’autant plus navrant qu’en 2017, les chiffres viennent d’être publiés, 15,2 milliards de dollars ont été investis à l’échelle mondiale dans des start-up spécialisées dans le secteur. La moitié de cette somme est allée directement vers la Chine contre 38% en direction des États-Unis. L’Europe est à la traîne. Et la Capitale de l’Europe, on ose même pas en parler. La France s’est réveillée grâce au Président Macron. Des grands groupes comme Facebook, Google, Samsung, Fujitsu ou IBM font le pari d’installer leurs nouveaux entres de recherche et d’innovation sur l’intelligence artificielle en France. Et là, de nouveau, Bruxelles est aux abonnées absentes.

C’est navrant et inquiétant.

Inquiétant car comment est-il possible que l’enjeu le plus fondamental de ces prochaines années soit inexistant dans le chef des dirigeants de cette région ?

Nous sommes aujourd’hui entrés dans un monde bouleversé où, et ce n’est pas de la science-fiction, des robots accomplissent des tâches autrefois humaines. Pour bien comprendre ce qui se joue, j’aimerais partager avec vous quelques chiffres.

L’estimation du chiffre d’affaires mondial des programmes d’intelligence artificielle selon Tractica (une des sociétés référents mondialement pour ses recherches en IA) est de 4 à 5 milliards en 2018. En 2025, demain, nous serons à 90 milliards. Derrière les chiffres, cela veut dire que l’IA sera déclinée partout dans notre quotidienneté.

D’ici 2035, l’intelligence artificielle pourrait contribuer à augmenter la productivité mondiale de 40 %, d’après une étude d’Accenture de 2016.

Les systèmes de bots artificiels prendront en charge 85% des interactions avec les services clients d’ici 2020. Dans 2 ans.

On sait qu’à Bruxelles, la mobilité est dramatique. Une des solutions pourraient être des voitures/bus autonomes. 

L’impact des voitures autonomes (dotée de l’IA) va être énorme : 

Il y aura 300 000 morts par décennie de moins dans le monde. Il y aura une diminution de 190 milliards de dollars/an en coûts de soins de santé. Et enfin, nous aurons 50 minutes de temps disponible en plus par jour par personne.

L’Intelligence artificielle peut donc être une aubaine pour qui prendra le train en marche.

Et le train avance vite, Monsieur le Ministre-président. Et pour l’instant, nous ne sommes même pas encore sur le quai. Nous entrons péniblement dans la gare à la recherche d’un guichet pour acheter un ticket.

Il y a 20 ans, une machine battait pour la première fois un humain aux échecs. Nous étions à New York et Deep Blue l’emportait face au champion Kasparov. 

Il y a 4 ans, le Journal le Monde écrivait un article très intéressant sur « ces jeux où l’homme bat encore la machine ». Le journaliste évoquait entre autres Le Poker et Le jeu de Go où l’homme, selon le journaliste « garderait un avantage certain pendant de nombreuses années car ces jeux étaient des jeux où le Bluff intervenait ». 

En 2017, l’Intelligence artificielle a battu pour la première fois des champions du monde de Poker et de Go.

J’aimerais avant de vous poser quelques questions citer l’astrophysicien Stephen Hawking au sujet du développement de l’intelligence artificielle et l’impréparation du monde face à ce défi. Il disait :  » Si une civilisation extraterrestre nous envoyait un message nous avertissant de son arrivée dans quelques décennies, nous contenterions-nous de répondre ‘OK, prévenez-nous quand vous serez là’ ? Probablement pas. Et c’est pourtant ce que nous faisons avec l’AI« . 

Vous l’avez compris, face à ces défis et à ces opportunités, de nombreuses questions cruciales doivent être posées : 

  • Le Gouvernement bruxellois a-t-il pris la mesure de ce changement d’époque ?
  • Comment implémente-t-il l’IA dans ses structures et dans ses politiques?
  • Quelles réflexions ont-elles déjà été menées pour favoriser et ou cohabiter avec l’IA ?
  • Certains départements ou certaines personnes sont-elles spécifiquement dédiées, dans les structures de la Région à ce défi immense que représente l’arrivée de l’IA dans notre quotidien et dans le quotidien es Bruxellois?
  • A-t-on évaluer l’impact de l’arrivée de l’IA sur l’économie bruxelloise?

Enfin, le Gouvernement bruxellois a décidé le 1er février dernier de confier au Service École de perspective.brussels, en collaboration avec le CIRB et les Communautés, une nouvelle mission dont l’objectif est de construire une véritable stratégie visant le renforcement de l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’école : le Plan TIC « Écoles 4.0 ».

Ce plan a pour objectif, je cite « de réaliser un bilan de l’équipement disponible dans les écoles bruxelloises et d’élaborer une nouvelle stratégie pour renforcer l’usage des TIC en classe. »

Je viens de l’illustrer, plus qu’un usage des nouvelles technologies, le défi actuel, et majeur, est, l’intégration de l’Intelligence artificielle dans notre société. Celle-ci est en pleine révolution et changera à court et moyen terme notre manière de concevoir l’apprentissage et le travail. 

Cela amène plusieurs questions fondamentales : 

  • Comment avez vous intégré cette donnée dans le plan « Ecoles 4.0 »?
  • Comment pensez-vous équipé les écoles des outils liés à cette révolution?
  • Quelles sont les propositions d’action concrètes que vous développez pour répondre à cet enjeu actuel en matière de numérique éducatif?

Merci pour vos réponses.

David Weytsman

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