Hier se tenait la commission Infrastructure du Parlement bruxellois.
Vous trouverez, ci-dessous, la position que j’ai défendue concernant la demande d’Ecolo et Groen d’imposer une limitation de vitesse de 30 km/h sur l’ensemble de la Région de Bruxelles-Capitale.
RESUME DE LA PROPOSITION D’ECOLO & GROEN
La proposition d’ordonnance des groupes Ecolo et Groen « modifiant l’article 11 de l’arrêté royal du 1er décembre 1975 portant règlement général sur la police de la circulation routière et de l’usage de la voie publique » vise à imposer la règle générale de 30 km/h sur les voiries locales de la Région bruxelloise en lieu et place de la règle des 50 km/h actuellement d’application. En effet, à Bruxelles, la vitesse maximale est en règle générale limitée à 50 km / h, sauf indication contraire.
Les auteurs de la proposition justifie cette demande par le fait que les objectifs en matière de sécurité routière, de qualité de vie et d’environnement n’ont pas été atteints en Région bruxelloise.
POURQUOI SUIS-JE OPPOSE A UNE ZONE 30 GENERALISEE SUR TOUT BRUXELLES ?
Mon intervention au Parlement :
Je tiens à remercier les groupes Ecolo et Groen d’avoir lancé le débat relatif aux limitations de vitesse autorisées à Bruxelles. J’ai cru comprendre qu’au sein du Gouvernement, en novembre 2017, un projet a été lancé par le Ministre de la Mobilité et la Secrétaire d’État en charge de la Sécurité routière. Cependant, le reste du Gouvernement aurait demandé une étude afin d’estimer, pour chaque commune, le degré de faisabilité, le coût du remplacement des panneaux de signalisation et la mesure d’incidence globale d’une mise en zone 30 de notre région.
Avec un telle exigence, sans délais précis, le gouvernement veut hélas surtout s’assurer qu’aucun projet, non seulement celui-ci qui prêche pas excès mais aussi d’autres pouvant rencontrer des objectifs similaires… Qu’aucun projet ne puisse voir le jour avant la fin de la législature! Cette situation est préjudiciable pour les Bruxelloises et Bruxellois.
Pour rappel, ce gouvernement ne respecte ni ses engagements concernant le niveau de qualité de l’air, ni les objectifs du plan d’actions Sécurité routière 2011-2020 fixant un objectif de 12 victimes décédées d’ici 2020 ne sera pas atteint.
Il faut prendre des actions ! Des actions efficaces.
Bien que nous rejoignons les objectifs de sécurité routière et de qualité de l’air d’Ecolo, la réponse proposée qu’ils apportent n’est à court terme pas réaliste ! Elle généraliserait trop rapidement une règle particulière sans prendre en compte les réalités d’infrastructures des voiries et sans concertation avec les riverains!
Pour assurer l’effectivité de cette mesure, il faudrait non seulement modifier un très grand nombre de panneaux de signalisation mais surtout entamer d’énormes travaux d’aménagement alors même que ces moyens financiers seraient plus efficacement investis dans d’autres mesures rencontrant les objectifs environnementaux et de sécurité routière.
Pour le MR, les priorités sont les suivants:
Augmenter les contrôles des limitations existantes peu respectées! Pour le MR, c’est la priorité! Assurons-nous que ces limites soient respectées, diminuons ainsi largement le nombre d’accidents de la route et envisageons alors après seulement ce type de dispositions aussi restrictives.
Sur la question environnementale, la mise en place de la zone basse émission constitue une réponse au problème de qualité de l’air mais il convient également de revoir la fiscalité automobile en intégrant des critères environnementaux. A cet égard, notre groupe a déposé une proposition d’ordonnance que nous voudrions voire discuter rapidement.
Enfin, nous devons rester attentif et continuer à mettre en place des zones 30 intelligentes, en concertation avec les riverains, comme la Ville de Bruxelles est en train de l’implémenter, et étudier sur plusieurs axes routiers, comme le MR l’a déjà demandé, la mise en place d’un système de vitesse adaptative.
Pour rappel, étant donné le niveau de congestion que nous connaissons, la vitesse moyenne des véhicules particuliers en Région bruxelloise est déjà bien moindre que 30 km/h. Une généralisation à brûle-pourpoint de la vitesse à 30 km/h n’est pas pragmatique, efficace et proportionnée.
A court-terme, il faut non seulement améliorer, en priorité, la qualité de l’air et de vie des quartiers, en concertation avec les riverains, mais également assurer une plus grande fluidité de la mobilité pour tous. Cette double condition n’est pas rencontrée par la proposition qui nous est présentée.
Je m’y suis donc opposé hier en commission Infrastructure du Parlement bruxellois.