Le matin du mercredi 16 septembre, nous avons discuté et voté sur un texte sur les espaces de liberté pour les chiens. J’ai co-signé cette proposition de résolution avec Bianca Debaets et Dominique Dufourny. Voici le texte dans son intégralité ci-dessous.
Proposition de résolution visant à augmenter le nombre d’espaces de liberté pour les chiens et à renforcer la coordination commune-Région dans ce domaine
Développements
Bienfaits des chiens pour les Bruxelloises et Bruxellois
En Europe, les animaux de compagnie sont nombreux. On compte en effet environ 99 millions de chats et 65 millions de chiens. En Belgique, près d’un ménage sur trois possède un chien. La Région bruxelloise compte, elle, pas moins de 105.000 chiens.
Il est indéniable que les chiens représentent de nombreuses sources de bienfaits pour l’Homme, en particulier en ville, que ce soit au niveau social, affectif, psychologique, voire même thérapeutique.
1. Nombreux bienfaits sur la santé physique
Les chiens permettent évidemment d’être en meilleure forme physique. L’obligation de sortir promener son chien tous les jours garantit à son propriétaire le minimum recommandé de temps à allouer à une activité physique ou sportive. C’est ce que démontre une étude BMC Public Health de juin 2017.
Les chiens permettent le renforcement du système immunitaire. La cohabitation avec un chien augmente chez son propriétaire la mise en contact avec des germes et des bactéries. Ce faisant, le corps étant exposé en continu avec une grande quantité de germes et de bactéries, le système immunitaire tend à se renforcer. Par conséquent, et contrairement à la croyance populaire, on constate que les personnes qui ont un chien se maintiennent en meilleure santé que celles qui n’en ont pas. Il en est de même pour les allergies. Les personnes qui ont été en présence d’un chien durant leur enfance semblent développer moins d’allergies à l’âge adulte.
Les chiens permettent également d’améliorer la santé cardiovasculaire. Le simple fait de caresser un chien a une action bénéfique sur le rythme cardiaque et la pression artérielle. Plusieurs études ont révélé que le taux de cholestérol des propriétaires de chien est plus bas et que ces derniers seraient plus résistants lors de la survenue d’une crise cardiaque. Ceci est notamment démontré par la Framingham Heart Study sur les facteurs à risques et les facteurs protecteurs pour la santé cardiovasculaire. Une étude réalisée chaque année dans le cadre du projet Kardiovize 2030, dans la ville de Brno, en République tchèque.
2. Des bienfaits sur la santé mentale
Les chiens réduisent le niveau de stressLes promenades et les jeux effectués avec un chien réduisent considérablement le niveau de stress et aident à libérer les tensions et l’anxiété. Sur le plan professionnel, on a constaté que les employés autorisés à travailler en présence de leur chien démontrent un gain d’énergie et une croissance accrue de leur productivité.On sait aussi qu’ils diminuent l’état dépressif
Si la compagnie d’un animal ne remplace pas un médicament ou une thérapie, elle peut aider à atténuer l’ampleur des sentiments négatifs qui mènent parfois à la dépression. Parce qu’il peut se montrer affectueux, attendrissant, imprévisible et même rigolo, le chien rompt la routine et contribue à transformer une humeur triste en une humeur joyeuse. De plus, le simple fait d’observer un chien accroît le taux d’ocytocine. Par ailleurs, le bénéfice émotionnel que procure la présence d’un chien s’apparente grandement à celui que procure l’amitié humaine.
3. Des bienfaits sociaux
Les chiens sont des moteurs de cohésion sociale et peuvent, moyennant des comportements adaptés, renforcer le vivre-ensemble. Les propriétaires de chien sont reconnus pour leur confiance en eux-mêmes et leur capacité à interagir avec les autres. D’autre part, parce que le chien demeure encore et toujours un excellent sujet de conversation, il constitue, lors d’une promenade, le prétexte tout indiqué pour entrer en contact avec de parfaits inconnus qui s’adonnent à la même activité. C’est un excellent moyen d’agrandir son cercle de connaissances et d’éloigner ainsi la solitude.
Une stratégie pour encourager la compagnie d’un chien
À la lumière de ces bienfaits, de nombreuses villes et régions, comme New York, Paris ou Barcelone, encouragent la compagnie d’un chien et développent de véritables stratégies visant notamment à mieux accueillir ces animaux, à les soigner, les protéger mais aussi à organiser le « vivre-ensemble » ainsi qu’à réfléchir à la gestion et l’aménagement de la ville et à l’organisation de ses espaces.
Dans le cadre de ces réflexions, ces villes ont pris conscience, parfois il y a bien longtemps, de l’importance de mettre à disposition des chiens et de leurs maîtres des espaces dédiés dont certains espaces de liberté. À New York, par exemple, le premier Dog Run a été créé en 1990. Depuis lors ces espaces se développent un peu partout.
Aujourd’hui, à Bruxelles, certains chiens n’ont pas la vie facile et leur promenade se résume souvent à zigzaguer au milieu des pots d’échappement, à faire un tour d’un pâté de maisons ou, dans des cas plus rares, à se promener en laisse dans certains espaces verts. Nombreux Bruxellois voudraient offrir à leurs compagnons un lieu où ils peuvent courir, apprendre et se défouler en toute sécurité. Mais la plupart des Bruxellois ne disposent pas de jardin ou d’espaces verts accessibles facilement et près de chez eux.
Par ailleurs, le tourisme est un enjeu important pour Bruxelles. En 2018, près de 8,5 millions de nuitées ont été enregistrées dans la capitale. Or, le tourisme «dog friendly» se développe en Europe et de nombreux touristes sont demandeurs de pouvoir amener leur animal de compagnie avec eux et d’avoir durant leur séjour des moments de promenades avec leur chien.
Des espaces de liberté à Bruxelles
De plus en plus de Bruxellois souhaitent disposer de nouveaux espaces de liberté pour les chiens. Certaines pétitions sur le sujet se lisent sur Internet. Certains Bruxellois en font par ailleurs directement la demande à leur commune. Les centres d’éducation canine sont également demandeurs de plus de zones de promenade en liberté comme lieu d’entrainement.
L’article 7 du règlement de parc régional stipule que « Les chiens doivent être tenus en laisse, sauf dans les zones de liberté ». Dans ces zones délimitées, les chiens peuvent donc circuler librement, à condition bien entendu d’être accompagnés par leurs propriétaires et d’être obéissants et de revenir au rappel. Il est d’ailleurs clairement stipulé qu’en toutes circonstances le propriétaire doit pouvoir gérer son animal de compagnie.
L’information concernant les espaces de liberté existants en Région bruxelloise n’est pas facilement accessible au grand public. Seul une carte mise à disposition sur le site de Bruxelles environnement recense ces espaces de liberté. Elle n’est cependant pas à jour.
On peut constater que ces espaces de liberté :
- sont assez peu nombreux (55 zones sans laisse dans la Région dont 21 dans des parcs gérés par Bruxelles Environnement) ;
- relèvent tantôt de la gestion des communes, tantôt de la Région (les parcs Albert, Marie-José, Duden, la Forêt de Soignes, le parc de Laeken ou encore le parc Roi Baudouin relèvent de la gestion régionale par exemple ; Hembeek, Dieleghem, Roodebeek de la gestion communale) ;
- sont accessibles à toute heure pour certains et accessibles uniquement à certaines heures pour d’autres ;
- sont clôturés ou non (35 des 55 zones sont clôturées dont 3 dans les parcs régionaux suivants : Héronnière, Tillens et Marie-José) ;
- sont souvent de petite taille ;
- sont inégalement répartis sur le territoire de la Région bruxelloise. Les services de la division Espaces Verts de Bruxelles Environnement examinent actuellement la faisabilité de nouvelles implantations.
Le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale,
Considérant le nombre de chiens à Bruxelles ;
Considérant le peu d’espaces de liberté pour les chiens à Bruxelles ;
Considérant que les espaces de liberté ne sont pas tous accessibles jour et nuit ;
Considérant que certaines communes de Bruxelles n’ont quasi aucun espace de liberté pour chiens à disposition ;
Considérant que certains espaces sont de petite taille ;
Vu l’article 7 du règlement de parc régional ;
Considérant que plusieurs grandes villes européennes et internationales développent une réelle politique concernant la problématique des espace de liberté pour chiens ;
Considérant les bienfaits physiques liés à la possession d’un chien ;
Considérant les bienfaits mentaux liés à la possession d’un chien ;
Considérant les bienfaits sociaux liés à la possession d’un chien ;
Considérant les bienfaits pour les chiens eux-mêmes ;
Considérant l’engagement des autorités bruxelloises à faire du bien-être animal une question importante de la législature ;
Considérant que de nombreux Bruxellois ne disposent pas de jardin ou de d’espaces verts accessibles facilement et près de chez eux ;
Considérant que de nombreux Bruxellois sont demandeurs de nouveaux espaces verts ;
Considérant que les écoles pour chiens sont également demandeuses de plus de zones de promenade en liberté comme lieux d’entraînement ;
Considérant que les services de la division Espaces verts de Bruxelles Environnement examinent actuellement la faisabilité de nouvelles implantations ;
Considérant l’importance du tourisme pour Bruxelles et le développement du tourisme « dog friendly » ;
Demande au Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale :
- en partenariat avec les communes, d’augmenter au minimum de moitié le nombre de zones de promenade en liberté pour les chiens à Bruxelles ;
- d’étudier l’intérêt de revoir certains aménagements dans les espaces verts gérés par la Région ;
- de mener, en concertation avec les communes et les comités de quartier, une réflexion sur la création des espaces verts afin de mettre à disposition de chaque Bruxellois un espace de liberté pour chiens facilement accessible ;
- de mener une enquête auprès des Bruxellois pour connaître leurs besoins spécifiques en la matière ;
- de mener une enquête auprès des écoles d’éducation canine pour connaître leurs besoins spécifiques en la matière ;
- de mener une campagne de communication, en collaboration avec les communes, afin de les inviter à soumettre des espaces de liberté qu’ils souhaiteraient voir en Région bruxelloise ;
- de communiquer auprès des Bruxellois sur les espaces de liberté existants gérés par la Région ;
- d’inviter les communes à communiquer auprès des Bruxellois sur les espaces de liberté existants gérés par la commune ;
- de mettre cette information à disposition sur les supports adéquats (site internet, application ville, magazine communal…) ;
- de communiquer sur ces espaces de liberté à l’attention des touristes ;
- dans chaque espace de liberté, de communiquer sur la nécessité de garder les lieux propres.