Mesdames, Messieurs,
Nous présentons aujourd’hui un budget à temps et à l’équilibre. Dans une période aussi tendue pour les pouvoirs publics, c’est déjà un signal majeur. Cela montre le sérieux de cette majorité, qui a choisi de faire face plutôt que de repousser les décisions difficiles. Nous sommes une des premières communes à vous présenter un budget 2026.
En deux ans, nous avons réalisé des efforts budgétaires historiques. J’espère sincèrement que ces budgets, notre méthodologie et la stabilité de notre coalition inspireront les négociateurs régionaux. La Ville de Bruxelles démontre qu’une gestion rigoureuse et équilibrée est possible.
Ce budget est un budget de rigueur et de maîtrise des dépenses publiques. Certaines dépenses diminuent immédiatement, d’autres sont juste strictement indexées.
Quelques exemples très concrets :
- Une baisse réelle et immédiate des frais de fonctionnement de la Ville :
De 134 millions en 2024 – 122 millions en 2026. Soit une réduction nette d’environ 15 % (considérant l’inflation). C’est un effort considérable, rendu possible grâce au travail des équipes de la Ville que je souhaite vraiment remercier. - La maîtrise de la masse salariale, à la Ville et au CPAS : sans licenciements, mais avec des non-remplacements. Évidemment les cabinets politiques feront le même effort.
- Une diminution de 20 % de tous les subsides, pour les associations et les structures liées à la Ville. Chacun contribue à l’effort exceptionnel, sans mettre en danger les missions essentielles.
- Une maîtrise stricte des investissements : chaque euro doit être recentré sur l’essentiel. Nos échevins vous présenteront les grands projets pour 2026. Mais l’endettement de la Ville diminuera !
- L’accélération de la mutualisation — voire la fusion — des départements entre la Ville et le CPAS : ressources humaines, finances, informatique, marchés publics. Dans un an, ces départements du CPAS s’installeront à Brucity, ce qui permettra de gagner en efficacité. Dans cette logique, le déploiement d’un plan numérique commun Ville–CPAS est mis en place : moins de papier, moins de procédures et, à terme, moins de charges administratives.
- L’optimalisation du taux d’occupation des bâtiments publics. Le chrono-urbanisme est ici une approche pragmatique : plutôt que de construire toujours plus, utilisons mieux ce que nous avons. « Nous devons faire mieux avec moins ». Concrètement, cela signifie rentabiliser les bâtiments existant en les ouvrant à différents publics à différents moments. Les Échevines des Sports et de l’Instruction Publique ont par exemple décidé d’ouvrir les salles de sport des écoles en dehors des heures de cours pour les mettre à disposition de certains clubs de sport.
Concernant notre projet de tax shift : C’est un moment important ! Malgré des efforts budgétaires conséquents, nous avons souhaité récompenser celles et ceux qui vivent à Bruxelles et qui travaillent et celles et ceux qui vivent et sont propriétaires.
J’estime que l’impôt sur le logement, pour un propriétaire qui habite son propre bien, est un impôt injuste ! Payer pour vivre dans son propre bien. Ce Collège décide donc une baisse de 100 euros pour chaque propriétaire habitant de la Ville de Bruxelles. C’est un premier geste concret en faveur des familles, et un encouragement assumé à l’accès à la propriété. Nous le faisons déjà avec notre programme d’acquisition sociale qui permettra à des ménages modestes d’acheter un logement ; nous le faisons désormais aussi via cet allègement fiscal.
Nous voulons également récompenser celles et ceux qui travaillent et choisissent de s’installer à Bruxelles. L’effort doit payer.
C’est pourquoi nous diminuons l’impôt communal sur le travail pour la première fois depuis 1993 : de 6 % à 4,9 %. C’est une réduction majeure, qui place désormais la Ville de Bruxelles :
- au taux le plus bas de toute la Région de Bruxelles-Capitale,
- au taux le plus bas de la Fédération Wallonie–Bruxelles,
- et au troisième taux le plus bas du pays, juste derrière Knokke et Middelkerke à 3 %…
« Pour payer moins d’impôts, les Belges ont désormais deux options : vivre les pieds dans le sable… ou choisir la capitale ».
C’est une baisse historique pour renforcer l’attractivité de Bruxelles : remettre chacun au travail et réduire l’impôt de celles et ceux qui contribuent par leur travail.
Nous mettons fin à la taxe sur l’occupation temporaire de voirie lors de travaux d’installation ou remplacement de panneaux photovoltaïques. Concrètement, lorsqu’un habitant fait installer des panneaux, il ne doit plus payer cette taxe ! C’est une mesure simple et utile, avec une dimension environnementale et fiscale, portée avec Frederik Ceulemans et Anas Ben Abdelmoumen.
J’aimerais remercier le Bourgmestre pour avoir augmenté le budget de la police. La sécurité, c’est une préoccupation pour beaucoup de Bruxellois. C’était donc une décision importante à prendre malgré le contexte budgétaire.
Depuis 10 mois, nous travaillons ensemble au sein de cette majorité à faire du CPAS un véritable levier d’émancipation sociale. Pas un Mister Cash. Pas un hamac, mais un tremplin. Nous sortons d’une logique d’assistance pour concentrer les moyens sur ce qui remet réellement les gens debout : l’autonomie, la formation, l’emploi et le logement. Ma ligne est simple : responsabilisation des bénéficiaires et modernisation de l’institution.
La réforme fédérale du chômage sera un choc pour la Ville de Bruxelles : près de 3.550 nouveaux bénéficiaires en quelques semaines. C’est l’un des plus grands afflux sociaux depuis 50 ans. « Nous ouvrons trois nouvelles antennes, nous renforçons la sécurité et les équipes de première ligne et nous mettons en place un dispositif de suivi intensif vers la formation et l’emploi. Nous lançons aussi des dizaines de séances d’informations, de communications dans plusieurs langues et un monitoring permanent de la mise à l’emploi. »
« La priorité du CPAS devient … l’emploi. « Sept parcours d’insertion, un dispositif accéléré pour les 18–25 ans, l’ouverture vers le secteur privé avec 50 nouveaux partenariats et un objectif de 1.500 contrats d’insertion d’ici 2027 et 1.000 jobs durables en 2026. Nous lançons aussi l’accompagnement à l’autocréation d’activités !
L’objectif final est clair : réduire le temps passé au CPAS et augmenter le nombre de personnes qui en sortent avec un emploi durable.
Dans nos établissements, 2026 sera une année importante. « Nous poursuivons la modernisation des maisons de repos, les services pour jeunes et les structures pour personnes en situation de handicap : normes de sécurité, digitalisation, nouvelles méthodes d’accompagnement, formation renforcée. »
Et pour la première fois à Bruxelles, nous lançons le projet PADI.
« Un modèle d’accueil spécialisé pour les personnes âgées avec déficience intellectuelle. Un vrai besoin existait. Nous y répondons avec un accompagnement adapté, des espaces repensés et une stabilité qui change des vies. PADI, sera un programme 2026 pour nos maisons de repos plus humaines encore et plus spécialisée pour les personnes plus âgées en situation de handicap. »
Sur le logement, notre cap est l’émancipation :
- soutenir les personnes les plus vulnérables en doublant le nombre de logements d’urgence en 2026 (grâce à des partenariats avec les Sociétés de logements sociaux),
- soutenir aussi la classe moyenne, les keyworkers, les agents du CPAS
- et évidemment, ma priorité : soutenir les personnes dont l’instabilité de logement les impacte dans leur recherche d’emploi.
Enfin, une nouveauté importante : une nouvelle cellule antifraude sociale verra le jour. « Elle prévient, détecte et traite les abus pour garantir une utilisation rigoureuse des deniers publics. C’est un message clair : l’aide sociale doit aller exclusivement à celles et ceux qui en ont réellement besoin. »
Je souhaite prendre le temps de remercier les équipes du CPAS de rendre ces ambitions possibles, par leur travail au quotidien.
« Ce budget 2026 n’est pas seulement un exercice comptable : c’est un choix de société : notre ville est un endroit où l’effort est récompensé, où la solidarité émancipe, et où chacun peut construire son avenir. »
