Vous trouverez ci-joint, une récente interview que nous avons données concernant la mobilité à Bruxelles. Excellent lecture : www.dhnet.be/regions/bruxelles/bruxelles-mobilite/l-extension-du-metro-vers-le-sud-de-bruxelles-est-indispensable-clame-le-mr-5f749cd79978e2322f35a4c1
Projet de péage urbain, fermeture du bois de la Cambre, développement des pistes cyclables, généralisation de la zone 30 au 1er janvier 2021, etc. La mobilité évolue constamment dans la capitale et le gouvernement bruxellois PS, Ecolo et Défi met un point d’honneur à développer la mobilité douce sous cette législature.
Sur les intentions, le MR, dans l’opposition à la Région, se montre globalement d’accord avec le gouvernement mais c’est sur la méthode que des divergences de points de vue apparaissent. Afin d’établir une ligne de conduite claire dans leur politique de mobilité, les libéraux ont réalisé un sondage de 500 de leurs membres visant à définir les lignes de force libérales et mettre en exergue les différences d’approches avec l’actuel gouvernement. Parmi les enseignements du sondage, réalisé auprès de 500 participants, il apparaît que 65 % des sondés veulent plus de pistes cyclables et 85 % souhaitent qu’elles soient davantage sécurisées.
“Non, le MR n’est pas un parti opposé à la pratique du vélo, bien au contraire” , clament d’emblée les députés David Weytsman et Anne-Charlotte d’Ursel, également présidente de la commission Mobilité. Ils dressent, pour La DH , les principaux enseignements du sondage.
“Tout d’abord, le principe de bonne gestion fait aujourd’hui défaut à Bruxelles. On déplore la méthode avec laquelle agit le gouvernement, à l’instar des pistes cyclables temporaires placées pendant la crise sanitaire sans concertation” , explique Anne-Charlotte d’Ursel. “On ne peut pas prendre les Bruxellois pour des cobayes. Il faut mesurer, analyser, concerter à l’avance de façon à pouvoir mettre en place une politique de mobilité la plus efficace possible.”
Selon le MR, l’actuel gouvernement tend à opposer les modes de transport plutôt qu’à chercher un partage harmonieux de l’espace public. “Non, il n’y a pas les méchants automobilistes contre les méchants cyclistes. Tout le monde a le droit d’avoir sa place dans le respect des autres. En moyenne, 60 % des déplacements dans la capitale font moins de 5 km. On doit donc aisément augmenter l’usager du vélo pour ces courtes distances !”
Améliorer l’accessibilité des bassins commerciaux
Suite au sondage, il ressort qu’une attention toute particulière doit être mise sur l’accessibilité des bassins commerciaux. “Il convient, par exemple, de rappeler que le centre-ville est hyper-accessible à tous, et un travail de communication doit être fait pour mettre en exergue le fait que tous les modes de transport sont les bienvenus. Ce point vise notamment à soutenir les indépendants. Que serait Bruxelles sans un soutien aux chauffagistes, aux plombiers, aux restaurateurs, aux menuisiers ? Ces corps de métier qui ont besoin de leur véhicule pour aller travailler mais aujourd’hui, ils ressentent une certaine hostilité pour se mouvoir ”, explique David Weytsman.
Suite au sondage, les libéraux réitèrent l’une de leurs priorités : étendre le métro afin de mieux desservir Bruxelles, et en particulier le Sud, du côté d’Uccle. “Quand on voit la polémique suscitée par la fermeture du Bois de la Cambre, on se dit que le projet de métro vers le sud de la capitale est indispensable” , clame David Weystman. “Beliris (l’accord de coopération entre le fédéral et la Région bruxelloise, NdlR) a déjà réalisé des études de faisabilité et c’est maintenant à la Région bruxelloise de réévaluer sa position dans ce dossier. Cela doit être une priorité pour qu’il y ait les premiers coups de pioche dans les 5 prochaines années.”
Reste l’épineuse question du financement d’un tel projet, mais pour les libéraux, des solutions existent. “Ce qui est lassant, c’est qu’on nous ressort toujours l’argument du ‘ce n’est pas finançable’, et du coup rien n’avance ! Or des solutions de financement alternatif existent. L’Union européenne finance ce type d’investissement dans d’autres villes, alors pourquoi pas en Belgique ? On peut également penser à un cofinancement public-privé. Les solutions existent et il faut se mettre autour de la table !”
Le MR met également en exergue le fait que l’offre ferroviaire est sous-exploitée dans la capitale. “ Certes, le RER n’est pas terminé, mais il y a une offre qui existe et qui mérite plus de communication pour la faire connaître. Les gares bruxelloises doivent devenir de vrais hubs de mobilité et la SNCB, la Stib et la Région doivent collaborer pour faire en sorte qu’il y ait des parkings accessibles sous les gares, qu’on y retrouve des parkings vélos et trottinettes, des taxis. Il y a un potentiel énorme mais qui est sous-utilisé. Il faut amener d’autres acteurs de mobilité autour des gares ”, ajoutent les deux députés.
La technologie au service de la mobilité
Enfin, afin de fluidifier la ville, le MR insiste sur le fait d’utiliser les nouvelles technologies à notre disposition pour les mettre au service de la mobilité. “Les applications sont innombrables et il faut s’en servir à bon escient. Il faut également utiliser les technologies pour avoir recours à des voiries modulables et réversibles. Il faut faire de Bruxelles une ville pionnière en matière de véhicules autonomes. Quand on analyse les exemples à l’étranger, nous avons la possibilité de faire des partenariats publics-privés pour aider les gens dans leur mobilité ”, concluent-ils.
Arnaud Farr
Anne-Charlotte d’Ursel et David Weytsman, députés MR.DR