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A l’occasion de la journée internationale de la gentillesse, ce mardi 13 novembre, j’ai en effet souhaité insister sur la nécessité de mettre en avant « l’empathie » partout où cela est possible dans le cadre des compétences régionales et communales. 

Un souhait lié à un constat sévère : le repli sur soi de nombreuses personnes et l’intolérance qui sont en forte hausse. Le combat contre ce type d’idées ne se gagnera pas avec des belles paroles. Il faut être concret.

Merci à la DH d’avoir relayé cette proposition: ICI 

Quand on regarde le monde qui nous entoure, on a parfois l’impression de revenir en arrière. Il y a une vague d’intolérance qui déferle sur l’ensemble de notre société. C’est  particulièrement préoccupant. Nombreux pays et villes voient des idées extrémistes s’y développer et même arriver au pouvoir !

Il y a des chiffres pour étayer cela. Ce n’est pas qu’un sentiment ! Depuis 30 ans,  l’Université du Michigan réalise une étude sur l’empathie auprès de collégiens américains. On y constate que les élèves des années 2000 sont 40% moins emphatiques que les élèves des années 80 et 90. 

Plusieurs études montrent également qu’une partie de la population bruxelloise se radicalise progressivement sur de nombreux sujets. Et les jeunes sont particulièrement touchés avec les réseaux sociaux qui les isolent d’avantage dans leur monde.

Bruxelles, Ville cosmopolite et vivant de véritables tensions sociales importantes, est particulièrement touchée ces dernières années et confrontée à des agressions, injures et comportements à caractère sexiste, raciste, antisémite, islamophobe… Des violences qui se rajoutent aux nombreuses discriminations et harcèlements dont sont victimes régulièrement tant des enfants à l’école que des personnes en situation de handicap ou d’obésité, par exemple.

Des mesures préventives et répressives ont déjà été prises par les pouvoirs publics : tant au niveau, par exemple, de la politique des grandes villes (prévention) que des règlements de polices (répression)… Ces initiatives sont importantes mais, malheureusement, tout cela ne semble pas suffisant !

Il faut promouvoir, davantage, partout, où cela est possible (au sein des familles, des clubs de sport, des associations, des lieux de rencontres,  des maison des jeunes, des écoles, …) et de toutes les manières possibles (via des campagnes de communication, des conférence, de la sensibilisation, des cours…) cette capacité qu’est l’empathie à savoir écouter et se mettre à la place de l’autre.

Percevoir ce que l’autre ressent, agir avec délicatesse et bienveillance à son égard sont des qualités humaines précieuses innées chez certains et certaines d’entre nous mais qui nécessitent parfois un apprentissage à long terme pour d’autres. On ne naît pas raciste, homophobe, antisémite ou islamophobe ! On ne naît pas harceleur…. On le devient ! C’est une construction d’identité ! C’est la raison pour laquelle je souhaite que parallèlement à ces sensibilisation, des cours d’empathie à raison d’une heure par semaine soient également dispensés dans les écoles primaires et secondaires. Il est urgent de déconstruire brique par brique ce mur mental que nous apprenons à ériger entre nous à la maison, entre amis ou tout seul face à Internet.

Le Danemark a été le premier en 1996 (et le seul à ce jour) à oser instaurer de tels cours. Par des lectures, des activités théâtrales, des conférences, des mises en situation et des débats, chaque élève est invité à se mettre à la place de l’autre pour le comprendre de l’intérieur. Il existe aussi dans d’autres pays européens des expériences concluantes et réellement citoyennes qui permettent de « changer la perspective » et d’inscrire chaque élève dans un processus de tolérance et de construction à l’Autre, quel qu’il soit. Un pays voisin, les Pays-Bas, a inscrit dans son parcours scolaire l’obligation de cours de gentillesse, tout comme la Russie. Il semble que dans ces trois pays, les pouvoirs publics ont pris la mesure et l’ampleur du phénomène d’exclusion et d’incompréhension que nous vivons ici même au coeur de l’Europe.

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