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Vous trouverez ci-dessous, le débat complet que j’ai eu avec Pascal Smet, ce 2 juillet, concernant le projet de rénovation etde nouveau plan de mobilité autour du Rond-Point Schuman. En synthèse, je regrette la volonté du gouvernement bruxellois de ne pas  concerter davantage les habitants, les commerçants et les communes concernant ce projet de mobilité.

Débat complet 

Mme la présidente . – La parole est à M. Weytsman.

M. David Weytsman (MR) . – Fin 2017, les bureaux d’architectes danois et bruxellois COBE et BRUT ont été désignés pour le réaménagement du rond – point Schuman. D’autres projets similaires pour ce lieu, notamment le dernier de 2011, avaient déjà été menés et n’avaient, hélas, pas vu le jour. Le dernier projet est, de l’aveu de tous les acteurs, complètement irréaliste.

Vous connaissez ce projet mieux que moi. M. le ministre, cet échec aurait pu vous offrir l’opportunité d’un nouveau départ, tenant compte des ambitions de chacun, notamment des Bruxellois, des commerçants, des institutions européennes et des riverains.

D’emblée, je précise que je soutiens la volonté d’investir dans l’embellissement de ce rond – point. Il faut en faire une place importante de Bruxelles, au cœur des institutions européennes et ouverte sur les quartiers. Ce projet ne peut évidemment pas se construire contre les riverains et les commerçants, qui restent préoccupés par le nouveau plan de circulation décidé par votre gouvernement, indépendamment d es choix d’aménagement du rond – point.

Tout ceci a déjà été longuement discuté au sein de ce parlement. Le plan de mobilité est décrié et le manque de concertation est unanimement souligné. J’ai moi – même essayé d’organiser une concertation entre la Région e t les habitants afin, d’une part, de participer à l’amélioration de votre projet d’aménagement, que je souhaite davantage tourné vers l’histoire de l’Europe – malgré ma crainte que ce piétonnier devienne plutôt un no man’s land qu’une agora ouverte sur la ville – et d’autre part, d’entamer de réelles discussions plus ouvertes et participatives sur le projet de mobilité de votre gouvernement. C’est la demande de tous les riverains à des kilomètres à la ronde. Vous étiez présent à cette réunion de concertation, vous le savez.

La gestion du trafic concerne les deux quartiers limitrophes situés à Etterbeek et sur le territoire de la Ville de Bruxelles. À cet égard, le problème principal est que le nouveau plan de circulation ne respecte pas la hiérarchie des voiries, qui veut que le trafic de transit soit orienté vers les grands axes, plutôt que vers les voiries locales.

Dans le cas qui nous concerne, les petites rues résidentielles risquent d’être engorgées, ce qui est déjà le cas lorsque l’organisation des sommets européens impose la fermeture du rond – point Schuman. La qualité de vie des habitants de ces quartiers en ser a durablement affectée, dans la mesure où le trafic tendra à se reporter vers les rues résidentielles. Cela aura pour conséquence une baisse de la qualité de l’air, une augmentation du nombre d’accidents et une hausse de la pollution sonore. Il sera nécess aire, à plus long terme, de réaménager les rues de ces quartiers pour en faire des voiries régionales et, du côté de l’avenue de la Joyeuse Entrée, de créer une voirie de type autoroutier.

Ces réflexions amènent plusieurs questions.

  1. Les bureaux d’architectes ont – ils organisé, comme vous vous y étiez engagé, de nouvelles réunions de participation citoyenne depuis la dernière question ? Le cas échéant, quand ? Sur quels sujets ? Les problèmes de mobilité y ont – t – ils été abordés ? Quelles en sont les conclusions ?
  2. Avez – vous déjà organisé une réunion avec la zone de police de Bruxelles – Capitale / Ixelles afin qu’elle vous informe des procédures et des plans de mobilité envisagés lors des sommets européens ? Il me revient que ce n’est pas le cas.
  3. Avez – vous pris des mesures pour engager une nouvelle négociation avec les communes afin d’éviter un avis négatif de leur part ? Elles sont les premières à être à l’écoute des demandes des citoyens.
  4. Un nouveau projet conflictuel entre habitants et Région n’est pas souhai table. Il est de l’intérêt de la Région, de la Ville de Bruxelles et de la commune d’Etterbeek de dégager un projet qui rencontre les préoccupations de tous. Il n’est pas trop tard. Comment construire ensemble – ville, commune, Région et habitants – un plan de mobilité qui permet à chacun de trouver son espace dans la ville et d’éviter des reports de trafic trop importants sur les communes et quartiers concernés ?
  5. Quel calendrier précis pouvons – nous espérer pour l’aménagement du rond – point ? Quand la deman de de permis sera – t – elle introduite ?
  6. Disposez – vous de simulations de mobilité récentes relatives à l’impact des projets de plans de mobilité sur les quartiers environnants ? Qu’en ressort – il ? Quels sont les derniers scénarios envisagés pour éviter que le trafic de transit n’ait un impact sur les quartiers résidentiels ?
  7. Le prolongement du tunnel de Cortenbergh est – il toujours envisagé ? Il m’est revenu que cette option est techniquement réalisable. Un tunnel débouchant sur la rue de la Loi permett rait de libérer les quartiers résidentiels du trafic de transit. La circulation serait, bien évidemment, limitée à une seule bande pour ne pas attirer davantage d’automobilistes. Pourquoi ne pas profiter de ce projet pour apporter une solution à l’autorout e urbaine formée par l’avenue de Cortenbergh et la rue de la Loi qui divise le quartier européen ?
  8. Pourquoi ne pas inclure l’entrée du parc du Cinquantenaire, côté avenue de la Joyeuse Entrée, dans le cadre du projet d’agora ? Je n’évoque donc pas ici l’as pect relatif à la mobilité mais plutôt le réaménagement même du rond – point. Cette zone pourrait être utile pour tout type de rassemblement.
  9. Concernant l’aménagement du rond – point, les critiques principales sont liées au caractère trop minéral et insuffisa mment vert. Entre – temps, j’ai cru comprendre qu’une des pistes serait de verduriser ce que j’appelle le « donut ». Un problème de vue se pose également, puisque le centre du rond – point n’offrirait aucune perspective sur les institutions européennes. Il semble également que le projet d’aménagement soit incompatible avec toute une série d’activités qui sont en train de se développer au rond – point Schuman, notamment à Noël et lors du nouvel an. Des propositions d’aménagement ont – elles été élaborées ?

M. le président . – La parole est à M. Smet.

M. Pascal Smet, ministre . – Je vous prie de m’excuser pour le ton professoral que je vais adopter, mais il est nécessaire au vu de cette interpellation. Tous les acteurs – des experts en mobilité aux spécialistes de l ‘espace public ou du réaménagement du territoire – vous diront que le nombre de voitures augmente proportionnellement à la place qui leur est octroyée et inversement. Il s’agit d’une règle en matière de mobilité, généralisée et acceptée par tous, à l’exception du MR, qui ne l’a pas encore comprise.

Vous évoquez à nouveau les tunnels et les facilités d’accès pour les voitures, qui sont autant de solutions passéistes. Le gouvernement a bel et bien approuvé un scénario de mobilité qui permet encore le passage des voitures et qui devrait même améliorer la fluidité automobile. En effet, actuellement, c’est le trop – plein de voitures qui bloque le carrefour en permanence. Il ne faut pas être grand mathématicien pour comprendre que passer de trois bandes à une seul e sur le rond – point Schuman provoque inévitablement un effet d’entonnoir.

En réalité, aujourd’hui, c’est l’organisation du trafic depuis l’avenue de Cortenbergh vers la rue de la Loi qui est à l’origine du blocage que nous connaissons. Trop de voitures ci rculent et se retrouvent bloquées au moment du rétrécissement à une bande. Cela ne va pas, d’autant que certains resquilleurs vont toujours chercher à éviter cette situation en roulant sur les côtés. Il faut donc réaménager cet espace.

Ensuite, il faut oser dans la vie ! Si, à Jette, on avait écouté certains riverains, la place du Miroir serait aujourd’hui pleine de voitures. Aujourd’hui, les gens sont très contents qu’il n’y en ait pas. Nous avons fait le choix du bon sens et de l’avenir.

J’ignore si vous avez des contacts internationaux ou si vous parlez avec des journalistes, mais actuellement, le rond – point Schuman est une catastrophe pour l’image de Bruxelles : la façon dont il est organisé, le nombre de voitures… En outre, on n’y respecte cer tainement pas les normes européennes en matière de qualité de l’air !

Par conséquent, nous devons proposer un projet. Évidemment, il faut écouter les habitants du quartier. Nous avons organisé des rencontres avec le comité de quartier, nous avons eu des d iscussions informelles avec des habitants. Vous – même, vous avez organisé une réunion. Mais une autre règle doit être respectée : il faut écouter ceux qui ne disent rien. Bon nombre de gens veulent ce projet !

Évidemment, il y en a toujours qui ne sont pas d’accord, puisqu’ils devront changer leurs habitudes et que leur trajet se trouvera allongé de trois ou quatre minutes. Il y aura certes plus de trafic sur la chaussée d’Etterbeek, mais comme vous avez pu le constater avec le piétonnier, un phénomène d’éva poration d’un certain nombre de voitures se produira également. Ce phénomène est scientifiquement prouvé : toute transformation structurelle de l’espace public déclenche des changements de comportement. Et tous les experts en mobilité – j’ai encore partici pé récemment à une réunion internationale à Bruxelles à ce sujet – sont d’accord sur ce point : pour résoudre les

problèmes de mobilité, la solution consiste à changer les comportements, pas à augmenter les infrastructures pour les voitures. Peu de villes construisent encore des tunnels, par exemple. Cela peut éventuellement s’envisager pour améliorer la qualité de vie, mais pas la mobilité.

Notre projet, c’est d’écouter l’ensemble des attentes. En tant qu’échevin, vous savez que les attentes de nos concitoyens sont parfois, pour ne pas dire souvent, contradictoires. Nous devons néanmoins les écouter et surtout être attentifs à leurs arguments et aux raisons de leurs demandes. Nous devons évidemment trouver des réponses agréées par le plus grand nombr e. Je suis d’accord avec vous.

Toutefois, consulter ne signifie pas donner satisfaction à tout le monde. Consulter ou se concerter ne signifie pas non plus satisfaire des intérêts spécifiques ou individuels. À Bruxelles, nous avons trop longtemps agi de l a sorte avec des aménagements sans visage : un élément pour les piétons, un élément pour les voitures, un élément pour les bus, etc. À la fin, personne n’est content, et le vilain résultat ne fonctionne pas. Heureusement, il ne s’agit plus d’opérer de la s orte à Bruxelles !

Nous avons choisi comme point de départ le développement de la mobilité à Bruxelles sur le long terme : les lignes directrices visent des solutions intégrées à une mobilité durable pour tous les habitants et toutes les personnes qui tra vaillent sur le territoire.

Nous nous sommes déjà réunis. Nous avons demandé au bureau d’études et à Bruxelles Mobilité d’organiser de multiples réunions avec différents représentants de la population (communes, comités de quartiers, institutions européennes, associations). Début juillet, un atelier consultatif sera organisé pour informer, présenter et échanger des points de vue, mais aussi pour recueillir les différentes opinions et suggestions exprimées sur le projet. Nous examinerons les différe ntes opinions et suggestions afin de voir si elles améliorent ou renforcent le projet. Nous ne sommes pas opposés aux idées. Nous suivrons les bonnes idées susceptibles d’améliorer le projet.

Il y a eu, et il y aura encore, des réunions avec la pol ice, tant locale que fédérale, concernant la sécurité. Ces réunions se font au sein du comité technique de sécurité.

Cette année, le processus d’étude a débuté. Différentes réunions du comité d’accompagnement se sont tenues. Le schéma a été décidé par le g ouvernement en 2015. Depuis lors, de nombreuses réunions se sont tenues, entre autres dans le cadre de la sécurisation intégrée du quartier européen, incluant le projet Schuman. J’ignore si vous étiez au courant de l’étude portant sur la sécurité dans le q uartier européen. Cette sécurisation intègre, bien sûr, la police et tous les services de sécurité.

Notre objectif est, cette année, d’introduire une demande de permis d’urbanisme. Nous avons demandé une simulation. La Commission européenne, titillée par certains membres de votre parti, a demandé deux simulations supplémentaires. Les résultats étaient clairs. Des chiffres actualisés ont été utilisés dans le cadre de cette étude de mobilité complémentaire et cette dernière démontre la faisabilité du projet.

Les schémas de circulation des voiries communales ont également déjà été appliqués pour réduire le trafic de transit. Pour le moment, plusieurs scénarios sont à l’étude. Celui qui a été retenu par le comité d’accompagnement protège les rues et les quartie rs du trafic de transit. C’était d’ailleurs l’une des principales inquiétudes des riverains : ils ne voulaient pas que du trafic de transit pénètre dans les rues et les quartiers. Je le comprends tout à fait.

L’aménagement proposé ne va toutefois pas favo riser le développement d’une autoroute urbaine, étant donné que le nombre de bandes de circulation sera réduit à deux voies sur l’avenue de Cortenbergh et à une voie en direction du centre – ville via la rue de la Loi.

L’entrée du parc du Cinquantenaire est comprise dans l’étude. Elle devra cependant faire l’objet d’une attention particulière dans la mesure où elle est située dans le périmètre de classement du parc. C’est d’ailleurs à la suite d’une demande du comité de quartier qu’elle été intégrée d ans les missions du bureau d’études.

Comme vous, j’estime que la verdurisation est importante. Elle exigera une certaine prudence étant donné les contraintes imposées par le nombre et les types d’activités, présentes et futures, sur le site. N’oublions pas que le sous – sol est non seulement encombré de diverses infrastructures mais aussi et surtout dépourvu de terre. En dépit de ces difficultés, nous avons demandé au bureau d’études d’examiner l’introduction d’un maximum de verdure sur cet espace.

Le bureau d’études a porté son choix sur un auvent léger à la suite de l’avis majoritaire du comité d’experts, composé d’urbanistes, d’architectes, de mandataires politiques et de techniciens. Je sais que l’asbl Schuman Square nourrit quelques craintes à ce sujet e t j’ai demandé au bureau d’études d’en tenir compte au maximum.

Je ne suis pas opposé à l’idée d’avoir deux fois par an, durant une semaine, une tente sur la place, mais je pense qu’il faut réfléchir à d’autres possibilités pour atteindre le même résultat.

Je tiens tout de même à vous dire que cette proposition a été émise à la suite d’un concours international d’architecture. Nous n’avons rien inventé et je ne l’ai pas personnellement appelée de mes vœux. Une étude a été confiée à des architectes internationaux et le jury était constitué de maîtres – architectes et d’experts. Les institutions européennes et les communes y étaient notamment représentées. Nous devons donc respecter les choix qui ont été faits.

Nous avons demandé au bure au d’études de prendre contact avec tous les acteurs concernés, ce qu’il est en train de faire. Lorsque des suggestions et des remarques sont formulées, nous pouvons en tenir compte. Il arrive que des questions se posent. Au niveau des institutions europée nnes, certains pensent que l’aménagement va faciliter les manifestations. Peut – être est – ce également votre opinion. Or, nous vivons en démocratie et si nous ne voulons pas de manifestations à cet endroit, il faut alors décider d’instaurer une zone neutre a utour des institutions européennes. Je n’y suis pas favorable, pour des raisons de clarté, mais ce serait un bon point de départ.

Mon intention n’est pas d’organiser la démocratie. Si les gens veulent manifester devant les institutions européennes, il fau t autoriser les manifestations en prenant toutes les mesures de sécurité qui s’imposent. Peut – être peut – on envisager cette question dans l’aménagement de la place. C’est ce que nous allons faire. Le choix du matériel en tiendra également compte.

En résumé, des choix de mobilité sont proposés, mais il est illusoire de croire qu’ils pourraient convenir à tout le monde : cela n’arrive jamais !

Ensuite, il faut oser. À l’époque, quand le parti de M. Weytsman était dans l’opposition à la Ville de Bruxel les et Mme Grouwels dans la majorité, M. Christian Ceux et moi – même – j’étais alors échevin empêché, mais j’étais derrière la démarche – , nous avons décidé de piétonniser…

(Remarques de Mme Delforge)

Nous l’avons fait ensemble et je l’assume, en dépit d es problèmes que cela vous pose !

(Remarques de Mme Delforge)

Le fait d’être empêchés ne retient pas nombre de bourgmestres et d’échevins de tenir le rôle de président !

Avec Christian Ceux, nous avons fait en sorte de piétonniser la rue des Fripiers. De ux de vos collègues au sein du collège affirmaient que ce projet sonnerait le glas de cette rue et entraînerait la disparition des commerces. Ils ne comprenaient rien. Aujourd’hui, c’est l’une des rues les plus agréables de la ville.

Il en ira de même ave c le rond – point Schuman. Nous devons d’autant plus réaménager cette place qu’elle est notre carte de visite : c’est là que les hommes d’État, les ministres, les diplomates, les fonctionnaires et les touristes se font une idée de Bruxelles. Même les Bruxell ois doivent pouvoir y accéder, pour éviter que le quartier ne devienne un ghetto et permettre une vraie interaction entre les gens.

Rendre cet espace public aux Bruxellois comme aux gens qui travaillent dans le quartier implique des choix. En l’occurrence , le choix consiste à décider de donner moins de place à l’automobile. Il ne s’agit pas d’être contre la voiture, puisque, de tous les côtés, on peut toujours accéder à cette place en voiture. La présence des voitures restera donc importante sur la future place.

La procédure est en cours. Si les gens du quartier ou vous – même avez des suggestions d’améliorations, il ne faut pas hésiter à nous les communiquer. Mais s’opposer à un projet juste parce que cela implique de changer de comportement n’est pas une attitude acceptable.

Nous sommes à l’écoute des vraies propositions et si nous pouvons améliorer le projet, nous le ferons. Ganshoren, par exemple, n’a pas voulu de jeux dans le petit parc le long de la ligne de tram 9. Nous n’é tions pas complètement d’accord, mais nous l’avons accepté. Nous sommes à l’écoute.

M. le président . – La parole est à M. Weytsman.

M. David Weytsman (MR) . – En vous écoutant, M. Smet, j’ai surtout eu l’impression de recevoir une leçon sur les présen tations de mauvaise foi ! La défense des faibles, c’est la caricature. Ce n’est pas à moi qu’il faut dire d’oser ou de ne pas oser. Je défends avec fermeté et ambition le piétonnier du centre – ville. J’ai d’ailleurs pris des positions qui n’étaient pas faci les sur la place du Jeu de balle et je suis même favorable à avancer également sur le projet du Sablon, puisque vous comparez des infrastructures autoroutières à des parkings.

Je ne suis d’ailleurs pas en désaccord complet avec une partie de la politique que vous êtes en train de mener. Je suis même d’accord pour revoir la place de la voiture par rapport à d’autres modes de transport sur certains axes, mais nous devons examiner la situation axe par axe.

Ici, ce n’est pas la caricature qui m’intéresse, M. le ministre, mais l’obtention de réponses à des questions précises sur un projet précis. Il ne s’agit pas d’un autre axe. Il ne s’agit pas de la rue des Fripiers. Il s’agit du rond – point Schuman.

Le problème est que celui – ci est une véritable infrastructur e autoroutière qu’on peut ne pas aimer. Je n’aime pas les axes autoroutiers. Vous et moi avons la même conception de la ville aujourd’hui, conception différente de celle d’il y a 30 ou 40 ans. Vous avez pris le problème au mauvais endroit. Si nous voulons effectivement revoir la place de la voiture, le problème est qu’il fallait faire le travail en amont du rond – point Schuman.

Vous ne répondez pas à la question et vous transformez par idéologie une infrastructure de type autoroutier en une voirie qui sera semi – piétonnière ou piétonnière. Vous faites, et vous le reconnaissez, un report partiel du trafic. Je suis même d’accord avec la théorie sur l’évaporation. Nous n’allons pas évaporer l’intégralité mais 20 à 30%, et dans certains cas même 40%, cela dépendr a des axes.

Ce niveau d’évaporation est ce qui différencie l’étude de 2015 et celle de 2017. Une étude nous montre qu’il y a un report clair sur les trois squares. Les habitants connaissent bien cet engorgement qui existe déjà dans les squares et les peti tes rues lors des fermetures du rond – point Schuman durant les sommets.

Il ne s’agit donc pas ici d’avoir une phase de test, puisqu’on assiste à des phases de test onze, douze, treize ou quatorze fois par an. On vient d’ailleurs d’en avoir une il y a trois jours et on a constaté que les rues et les squares sont engorgés.

Votre projet recrée d’ailleurs lui – même un peu d’infrastructure autoroutière au niveau de l’avenue de la Joyeuse Entrée. En effet, puisqu’il n’y a pas d’évaporation complète du trafi c, vous êtes obligé d’élargir celle – ci. Je vous aurais donc soutenu dans votre démarche. J’en veux pour preuves que je ne suis pas intervenu contre la fermeture du viaduc Herrmann – Debroux et que je suis favorable au rétrécissement de la E40. Ce type d’infr astructure doit cependant se concevoir au cas par cas. Ce qui m’inquiète ici, c’est que, puisque vous ne savez pas faire le travail en amont, vous êtes en train de reporter le problème sur les petits quartiers.

Ce qui me fait rire aussi, c’est que vous pa rlez de concertation, et Dieu sait si j’ai essayé d’en faire ! Le meilleur exemple, c’est que les trois réunions que vous êtes en train d’organiser ne portent pas sur la mobilité et que les habitants n’y sont même pas conviés !

Ne nous dites pas que ce n’ est pas vous ! On a appris la tenue de ces réunions tout à fait par hasard. On a eu un échange sur Twitter et c’est ainsi que je l’ai su. C’est tout de même étonnant !

Pour en revenir à l’aménagement en tant que tel, ma préoccupation principale depuis le d ébut est la mobilité. Je vous rejoins quand vous dites vouloir respecter le jury international. Au passage, je

signale que certains – vous – même ou votre gouvernement – n’ont pas respecté le jury international précédent.

M. Pascal Smet, ministre . – C’était l e gouvernement précédent, avec Mme Onkelinx.

M. David Weytsman (MR) . – Vous avez peut – être raison. Je ne savais pas que Mme Onkelinx était au gouvernement, mais peu importe.

Ici, il s’agit de faire une réunion avec les habitants. Cette réunion pourrait être consultative. Quelques pistes ont été soumises. Il en ressort notamment que de nombreux habitants regrettent le peu de verdurisation. Je ne crois pas en la possibilité de verduriser le toit des parties techniques, d’autant qu’elles seront métalliques. N’é tant pas ingénieur civil, peut – être est – ce une erreur de ma part.

Regardez ce qui s’est fait sur la place De Brouckère et inspirez – vous en. Des aménagements y ont été étudiés afin de prévoir des plantations là où il n’était pas initialement possible d’en m ettre. Il a fallu placer des bacs encastrés.

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M. le président . – La parole est à M. Smet.

M. Pascal Smet, ministre . – Faites des suggestions concrètes et constructives ! Il en va de même pour les habitants, je suis ouvert à toutes les propositions.

M. David Weytsman (MR) . – Vous vous moquez de moi ! Nous avons fait des suggestions. C’est le comité de quartier qui est opposé au projet, et pas certains habitants. Le comité de quartier vous a adressé une lettre reprenant une série de demandes. Ma question reprenait d’ailleurs tous les points soulevés dans cette lettre, mais vous n’y avez pas répondu. Le comité des commerçants, la Ville de Bruxelles ainsi, me semble – t – il, que la commune d’Etterbeek, sont également contre.

Nous avons demandé à ce qu’une conc ertation soit organisée. Nous vous avons envoyé des lettres et vous avons fait des propositions. Ne nous dites donc pas que vous êtes prêt à les entendre. Organisons une consultation tous ensemble, portant sur le plan de mobilité et non sur des aménagement s possibles. C’est ce plan qui pose problème.

– L’incident est clos.

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