La ministre de la mobilité bruxelloise, Elke Van den Brandt, a présenté ce mardi matin, le budget mobilité pour 2024. Les arguments avancés ne convainquent pas l’opposition libérale qui dénonce une gestion calamiteuse, chiffres à l’appui.
David Weytsman, Vice-Président de la Commission Mobilité :
– « En 2019, à votre arrivée, les recettes de la STBI couvraient 45% de ses dépenses quotidiennes. Aujourd’hui, avec la politique menée, ces recettes couvrent 25%. C’est une différence abyssale. Cela hypothèque une partie de son développement futur ! ».
– « On parle beaucoup de Good Move en mettant en avant son échec dans de nombreux quartiers. Et en constatant la fermeture de nombreux commerces. Entre 2021 et 2024, les budgets alloués à ce plan ont baissé de moitié. En 2024, c’est -20%. C’est un aveu d’échec du gouvernement. Même le PS attaque ce plan frontalement sans aucune solidarité avec sa ministre ».
– « La classe moyenne est étranglée. On a en effet assisté, ces dernières années, à une hausse des tarifs de stationnement (+50%), des tarifs de la STIB (+7%), des taxes de circulation et mise en circulation. Sans compter cette pression incessante avec les redevances forfaitaires. Et, comme tous les Bruxellois, elle subit une gestion des tunnels opaque et dangereuse en termes de sécurité routière, de fluidité et d’attractivité économique. »
– « J’ai toujours dit qu’il y avait des alternatives à la destruction du palais du midi. DEFI, membre de la majorité, reconnaît aujourd’hui qu’une solution alternative à la destruction ou au jet grouting aurait pu être réalisée. Une fois de plus, la majorité se fissure. Au vu des conséquences désastreuses pour les commerçants, les riverains, le patrimoine, on demande une commission en urgence dédiée à l’examen de cette question. »
De son côté, Anne-Charlotte d’Ursel dénonce les embouteillages monstres qui bloquent Bruxelles de l’intérieur et de l’extérieur ainsi que les résultats décevants en termes de marche à pied :
– « Tout a été mis en œuvre, de manière idéologique, pour supprimer les voitures à Bruxelles. La coordination des chantiers est catastrophique, ce qui crée des embouteillages sans nom à tout moment de la journée et parfois de la nuit. On a supprimé de nombreuses places de parking en voirie, sans aucune compensation hors voirie. Conclusion : Il y a 30% de voitures qui tournent désespérément dans le centre pour trouver une place. Par ailleurs, Bruxelles est de moins en moins accessible. Les réaménagements envisagés à chacune des entrées de ville ne réconcilient pas les fonctions logement/habitat avec la fonction bureaux/entreprises, les fonctions récréatives et à la clef les emplois qu’il y a derrière ».
– La Ministre explique que la part modale de la marche progresse. C’est faux. Elle était de 32% en 1999 mais elle était déjà à 37% en 2013. La dernière enquête de déplacement cite le chiffre de 35,9%, donc une diminution. Pas de surprise, les derniers baromètres de l’ASBL Walk montrent que le taux de satisfaction moyen pour la marche dans les différentes communes se situe entre 9 et 12 sur 20. Les piétons se plaignent notamment du confort des déplacements à pied, sur l’état encombré des trottoirs, sur leur état d’entretien. 65% trouvent que les itinéraires piétons ne sont pas libres d’obstacles. En attendant, les budgets pour les trottoirs ne représentent que 10% du budget dédié à l’entretien des voiries. C’est largement insuffisant. »
– « Pour moi, un des très gros points noirs de cette législature, c’est la participation citoyenne. Le gouvernement n’a écouté ni les commerçants, ni les riverains sur des projets aussi importants que Good Move, le réaménagement du boulevard de Waterloo, l’avenue de la Toison d’or. Il a décidé puis est passé en force. Avant de parfois devoir faire marche arrière tellement les réactions étaient vives ».