Skip to main content

Comme si la crise sanitaire due au Covid ne suffisait pas, les hôpitaux gérés par la ville de Bruxelles sont actuellement en proie à de grandes discussions qui conditionnent leur avenir. Les réunions entre partenaires politiques et médicaux s’intensifient pour résoudre l’épineuse question liée à la réforme hospitalière et à la création des réseaux locorégionaux.

Des négociations qui se compliquent singulièrement dans le contexte de la création du Grand Hôpital Universitaire de Bruxelles (GHUB) qui s’est imposée dans le calendrier et du déménagement de l’Institut Jules Bordet en novembre prochain sur le campus d’Erasme, l’hôpital académique de l’ULB.

Sont concernés : les CHU Brugmann et Saint Pierre, l’Institut J. Bordet et l’hôpital des Enfants Reine Fabiola (Huderf).

Les discussions sont en cours depuis plus de deux ans avec actuellement le sentiment non seulement qu’elles patinent lamentablement mais surtout qu’elles s’enveniment.

La responsabilité de cette situation incombe au gestionnaire, soit les représentants de la majorité politique à la ville de Bruxelles comme de la structure faîtière Iris, avec la circonstance que tous les acteurs (le bourgmestre, les présidents des hôpitaux, hormis l’Huderf, le président et l’administrateur délégué Iris) sont des mandataires socialistes.

À présent, notre engagement pour une médecine accessible et de qualité pour tous ainsi que notre profond attachement au réseau public hospitalier de la ville de Bruxelles nous poussent à nous exprimer publiquement sur les tentatives politiques de réformes actuelles.

Les enjeux sont cruciaux pour les patients, pour le personnel de la santé et pour Bruxelles. Une telle réforme, comme souhaitée par le Bourgmestre de la Ville de Bruxelles, ne peut pas être imposée. Ce faisant, les mandataires socialistes, une fois encore, opposent les médecins et les conseils médicaux entre eux et fragilisent nos hôpitaux. C’est inadmissible pour le MR !

La réforme hospitalière

La loi a retenu 25 réseaux hospitaliers cliniques locorégionaux et, sur l’insistance pressante des libéraux, l’attribution de quatre de ces réseaux à la Région de Bruxelles.

Une demande d’agrément serait déjà introduite par les Cliniques universitaires Saint Luc (UCL) et les hôpitaux bruxellois qui lui sont proches. Il en est de même pour l’UZ Brussel (VUB) qui est la cheville du réseau néerlandophone.

Le Chirec, les cinq hôpitaux publics bruxellois (les quatre hôpitaux de la ville et Iris-Sud) et l’hôpital académique Érasme constituent le pôle de référence proche de l’ULB.

Pour autant que deux hôpitaux au moins composent le réseau, ces sept hôpitaux ont le choix de se répartir dans les deux réseaux toujours vacants ou de prendre le parti de se lier entre eux au sein d’un seul réseau. Dans cette dernière hypothèse, le réseau inoccupé fera certainement l’objet d’une attribution à d’autres, voire à une autre Région au détriment des soins de santé bruxellois.

Alors que les hôpitaux publics bruxellois sont constitués en réseau Iris depuis 1996, il est consternant de constater qu’à ce jour, leurs gestionnaires politiques (cinq communes) ne parviennent toujours pas à s’entendre.

Pour nous, il est essentiel que le réseau ULB-Iris-Chirec fasse le choix d’intégrer les deux réseaux locorégionaux qui leur sont proposés.

D’abord, en raison de la justification prioritaire qui a prévalu à la réorganisation du paysage hospitalier à savoir, permettre une réforme en profondeur du financement des hôpitaux, notamment par une optimisation des moyens et la réalisation des économies d’échelle.

Ensuite, le Fédéral entend modifier la qualification des missions de soins de nature locorégionale en opérant une distinction entre les missions de soins générales et les missions de soins spécialisées étant entendu que toutes les offres de soins seront proposées dans le réseau et non plus dans chaque hôpital.

En ce qui concerne la gouvernance, nous sommes très perplexes quant au fonctionnement de sept hôpitaux selon le consensus (!) dans un seul réseau composé de 13.000 membres du personnel, de 4.000 lits, accueillant 380.000 passages aux urgences et générant un chiffre d’affaires supérieurs à 1,5 milliard d’euros (soit le double du budget de la Ville de Bruxelles). Un mastodonte qui effraie, à juste titre, autant de nombreux médecins et experts que les autorités de la concurrence.

Enfin et c’est fondamental, pour nous, en termes d’agréments et d’octroi d’appareillages lourds, il est préférable de s’organiser et d’obtenir la reconnaissance via deux réseaux plutôt qu’un seul. L’histoire a toujours démontré que c’est ainsi qu’on obtient plus pour les patients. Les listes d’attente pour une IRM sont déjà beaucoup trop longues. Avec la réforme que souhaite imposer la Ville de Bruxelles, nous sommes convaincus qu’elles seront encore plus longues demain.

La collaboration suprarégionale pourra être conclue par les deux réseaux avec le Grand hôpital universitaire de Bruxelles. Cette réforme sera ainsi l’occasion de renforcer l’efficacité de nos hôpitaux, d’accroître l’accessibilité de toutes les missions de soins sans porter préjudice à la liberté du choix du patient et à la liberté thérapeutique du médecin.

Carte blanche rédigée par:
  • Pr Jacques Brotchi, Président honoraire du Sénat et Administrateur à l’Huderf
  • David Weytsman, député bruxellois et chef de groupe MR au conseil communal de Bruxelles
  • Jacques Oberwoits, ancien conseiller communal de Bruxelles et Administrateur faîtière Iris

Pour lire cette carte blanche sur le site du Journal du Médecin, cliquez ici.

Laisser un commentaire

X