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Le Fuse, boîte de nuit emblématique à Bruxelles, est contraint de fermer ses portes depuis le 12 janvier dernier, pour donner suite aux plaintes d’un voisin. Pour pouvoir accueillir son public, elle devra déménager d’ici deux ans et ne peut rouvrir que deux jours par semaine.

Mi-janvier, le Fuse a reçu de la Région bruxelloise l’ordre immédiat de fermer ses portes. C’est un véritable coup de massue pour le monde de la nuit. La raison de cette soudaine fermeture est un Arrêté du Gouvernement bruxellois, indiquant que le niveau sonore de la boîte de nuit ne peut plus excéder 95 dB et que le club doit fermer ses portes à deux heures du matin.

Des conditions qui ne tiennent pas la route pour les patrons du Fuse. Comme le dit l’un des dirigeants, Steven van Belle au quotidien Le Soir, « La clientèle jeune arrive en général entre une et deux heures du matin et le club reste ouvert jusqu’à sept ou huit heures du matin. Et si on réduit le son à 95 dB, il s’agit d’un volume cinq fois moins puissant que la normale. À ce niveau sonore, les gens parlent au-dessus de la musique ».

Le Fuse est un lieu culturel, d’attraction touristique, connu à travers le monde. Il est aussi un acteur économique important pour Bruxelles. Il est évident que les nuisances sonores ne sont pas uniquement liées aux voisins directs. Il y a aussi une problématique globale. Les gens sortent, ils font du bruit. Des plaintes dans ce cadre sont souvent déposées : les déchets sur les voies publiques, les odeurs d’urine, les dégradations de la voie publique après chaque événement.

J’ai tout de suite réagi en disant qu’il fallait trouver des solutions.

C’est pourquoi, le lundi 16 janvier, j’ai interpellé le Bourgmestre de la Ville au Conseil communal. D’une part, mes questions générales concernaient la place de la ville et avaient pour but de trouver des solutions. Voici les questions posées : « Malgré les plaintes dans le quartier, est-ce que la ville peut en faire un peu plus ? La ville peut-elle demander aux agents de Bravvo d’intervenir le soir ? Est-ce que la police peut passer plus régulièrement ? Est-ce qu’on peut concentrer des taxis près de la Place du Jeu de Balle, où il y a moins d’habitations ? »

Cependant, je n’ai eu aucune réponse de la part Bourgmestre. Les solutions que j’ai proposées n’ont tout simplement pas été relevées.

D’autre part, j’ai posé des questions permettant de trouver des solutions juridiques. La décision de fermeture se base sur un Décret que le PS a voté en Région bruxelloise. Cependant, il existe dans d’autres villes, comme Londres ou Berlin, le droit d’antériorité. Il s’agit d’une disposition d’une Loi permettant, lors de l’adoption d’une nouvelle Loi, que les conditions d’une ancienne Loi puissent s’appliquer à ceux qui en bénéficiaient déjà. Ce, généralement pour une période limitée.

Dans ces villes-là, ce type de droit permet aux Night clubs de continuer à vivre. C’est une problématique autant régionale que communale. Ma question au Bourgmestre était la suivante : « Êtes-vous favorable pour que la ville puisse étudier le droit d’antériorité comme ça se pratique dans d’autres villes telles que Londres ou Berlin, elles aussi, confrontées à cette difficulté et à cet équilibre difficile à trouver ? ». Le Bourgmestre affirme qu’il s’est lui-même renseigné sur le sujet et qu’il est favorable à cette idée. Il ajoutait que l’Arrêté bruit posait de gros problèmes. Notamment pour le Fuse lui-même, qui n’est quasi pas isolable.

L’accord entre le Fuse et la Région, le 25 janvier dernier, amène la boîte à déménager dans les deux ans car les travaux acoustiques sont irréalisables sans mettre en danger la stabilité du bâtiment. Elle devra ouvrir ses portes maximum deux fois par semaine. Les niveaux de bruit vont devoir varier selon les heures et le taux de fréquentation. Selon l’Arrêté bruit, les décibels devront être inférieur à 95dB aux premières et dernières heures d’ouverture.

Certaines de mes questions sont donc restées sans réponse. Je le regrette, car des solutions sont encore envisageables et réalisables. Il est important de pouvoir aider des acteurs tels que le Fuse, à envisager des possibilités permettant de satisfaire les différentes parties prenantes dans cette affaire.

En parallèle, j’ai introduit des questions au Parlement bruxellois.

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