Le week-end du 28 et 29 septembre dernier, compte tenu des orages et rafales de vent annoncés, Bruxelles Environnement a décidé de fermer ses parcs et a alors recommandé d’éviter de circuler dans l’ensemble des espaces verts régionaux (parcs, bois et forêt de Soignes) et en particulier à proximité des arbres.
Je me suis entretenu de cette thématique avec le Ministre de l’environnement, Alain Maron. Je souhaitais en effet savoir quels étaient les critères pour décider la fermeture d’un parc. Les parcs sont en effet des lieux de repos et de loisir pour de nombreux Bruxellois qui n’ont pas de jardin ou qui souhaitent se balader. Il est important pour eux que ces derniers soient le plus régulièrement accessibles.
Des normes changées
Interrogé sur l’accessibilité des parcs, le ministre a donc expliqué que deux éléments nouveaux étaient susceptibles de faire prendre plus rapidement une décision de fermeture. Tout d’abord, le fait que les normes IRM avaient été changées. Durant de nombreuses années en effet, la norme a toujours été la suivante : lorsque l’IRM annonce des vents supérieurs à 80 km/h, Bruxelles Environnement prend la décision de fermer les parcs au public. Mais depuis fin 2018, l’IRM a abaissé sa norme à 70 km/h et même à 60km/h dans certains parcs. C’est le cas du Parc Duden à Forest, du bois du Wilder, du parc Bon pasteur ou du parc de la Woluwe.
Pour rappel, les parcs fermés sont, eux, interdits d’accès au public et rouverts après inspection, nettoyage et sécurisation. Cette décision est évidemment prise pour la sécurité des citoyens. Bruxelles environnement et les communes décident toujours de fermer tous les parcs en même temps pour éviter tout malentendus concernant l’accès de tel ou tel parc.
5 fois plus de fermetures en 3 ans.
Les chiffres de fermetures ont quintuplé en 3 ans. En 2017, il n’y a eu que 2 fermetures de parcs. Il y en a eu 6 en 2018 et 10 sur les 9 premiers mois de 2019. Cela est expliqué par les nouvelles normes mais aussi, et c’est très inquiétant, par l’augmentation de conditions météos beaucoup plus violentes. En milieu urbain, les experts signalent que les changements climatiques sont et devraient être amenés à se manifester à la fois de manière progressive et à la fois par des événements de plus en plus soudains et brutaux.
Le ministre a également été interrogé sur le respect des consignes de sécurité de ne pas pénétrer dans un espace vert fermé et a précisé qu’en dehors de dégâts matériels (comme un arbre tombé sur une voiture le 10 mars dernier à Woluwe), aucun blessés n’avaient été signalés. Le ministre a par ailleurs rappelé que quand une décision de fermeture est prise, la communication est toujours massive : médias, commune, affiches devant les parcs et présence de personnel qualifié sur le terrain.
Une autre stratégie
Maintenant que nous savons que le phénomène va s’amplifier, on ne doit plus penser nos espaces verts comme il y a 40 ans. La région bruxelloise semble y être attentive. Je vais demander au Ministre de présenter sa stratégie, si elle existe. Je plaide pour, d’une part, réaménager les espaces existants en fonction de ces nouvelles données. Et, d’autres part, pour réfléchir autrement les espaces verts à créer. C’est une vision à 20 ans mais qui doit se faire maintenant. Quel type d’arbre planter? Où? Combien en planter? En faut-il autant? La région doit se poser ces questions maintenant.
Par ailleurs, ces nouvelles données sont l’occasion de revaloriser les espaces intéressants au point de vue paysager, socio-récréatif et naturel, dont la pérennité à ce jour ne peut être réellement garantie par le PRAS et d’agir au niveau des zones de carence en espaces verts (quartiers du centre, quartiers du Canal, etc.). C’est aussi l’occasion de soutenir les acquisitions foncières de nouveaux terrains par la Région ou la conclusion de baux emphytéotiques pour la création de nouveaux espaces verts concourant à la réalisation du maillage vert que le MR souhaite voir intégrer dans les projets urbanistiques régionaux (zones d’intérêt régional, plan canal, etc.). C’est, enfin, l’occasion de rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics en en créant de nouveaux là où ils ne sont pas assez nombreux.
Retrouvez deux articles sur le sujet dans le VIF ici et sur BX1 ici.