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Ce mardi 8 novembre, j’interrogeais à nouveau la Ministre bruxelloise de la Mobilité sur ses ambitions à créer un service minimum garanti en cas de grève à la STIB. La Ministre s’oppose à cette mesure et je le déplore! (Vous retrouverez l’échange en bas de page)

Cela a été mis en place en 2017 par le Ministre Fédéral de la Mobilité François Bellot, pour la SNCB. C’est grâce à ce service minimum que les manifestants peuvent arriver, en train vers les gares de Bruxelles lors des grèves nationales. C’est grâce à ce service que nous savons à l’avance, qu’1 train sur 3 roulera vers Bruxelles pour la grève nationale du 9 novembre. Du côté de la STIB? Rien n’est prévu.

Comme pour chaque grève, il faudra attendre le matin même à 6h ou 6h30 pour avoir des informations à la STIB… C’est un problème pour des centaines de milliers de Bruxellois mais aussi pour les travailleurs venant des Régions wallonne et flamande.

Un service minimum permet de concilier le droit de grève avec le respect à avoir des familles qui conduisent leurs enfants à l’école, des travailleurs de nuit qui comptent sur la STIB pour rentrer chez eux, des travailleurs qui commencent tôt sans alternative.
Les mentalités évoluent. Le Gouvernement doit s’inspirer de la réforme libérale mise en place à la SNCB et faire de même à la STIB! Les Bruxellois ont assez attendu.

 

Retrouvez mon échange du 08/11/2022 avec la Ministre de la Mobilité ci-dessous

Question orale de M. David Weytsman à Mme Elke Van den Brandt concernant concernant le coût pour l’économie bruxelloise de l’absence de mise en œuvre d’un service minimum garanti à la STIB.

M. David Weytsman (MR).- Le précédent gouvernement fédéral de Charles Michel a instauré un service minimum en cas de grève à la SNCB. Cette mesure, obtenue au terme d’un long combat et largement décriée par les partis de gauche, profite pourtant à tous les clients de la SNCB. Ni le Parti socialiste ni Ecolo, au sein du gouvernement fédéral, ne remettent en question ce service aujourd’hui. C’est grâce à cette mesure que les manifestants pourront rejoindre la capitale en train demain et que nous savons depuis hier qu’un train sur trois roulera vers Bruxelles.

Pour les clients de la STIB, en revanche, l’impact de la grève reste une inconnue. L’objectif de ce service minimum garanti serait de permettre à la STIB de s’organiser à temps et de prévenir ses clients, quelques jours à l’avance, des perturbations et des trajets alternatifs possibles. Les usagers auraient ainsi le temps de s’organiser et de se diriger vers d’autres types de transports publics ou privés, comme le covoiturage.

La STIB ne disposant pas de ce service minimum, il faut systématiquement attendre le matin même, entre 6h et 6h30, pour connaître l’offre disponible. Je viens de vérifier le compte Twitter de la STIB et je ne vois encore aucune information à ce sujet.

C’est un problème pour les Bruxelloises et les Bruxellois, en particulier pour les familles qui conduisent leurs enfants à l’école, mais aussi pour les étudiants et pour les travailleurs de nuit qui représentent 3 % des travailleurs à Bruxelles et qui ont besoin des transports en commun pour rentrer chez eux. Et c’est aussi un problème pour les dizaines de milliers de Bruxellois qui se rendent tôt au travail. À 7h du matin, il y a de la vie dans nos usines, bureaux et grandes surfaces. Refuser l’instauration d’un service minimum garanti me semble être un manque de respect à l’égard de toutes ces personnes, et cela les incite de surcroît à prendre leur voiture.

Quel a été le coût de l’inaction du gouvernement régional pour l’économie bruxelloise, lors de la grève du 21 septembre 2022, qui a empêché toute une série d’acteurs de se déplacer ?

Quelles mesures avez-vous mises en œuvre pour que les usagers soient alertés à temps des perturbations provoquées par cette grève du 21 septembre ? Un message sur Twitter est tout à fait insuffisant.

Je me permets de lire une partie de votre réponse à ma question de juin 2021 à travers laquelle vous faisiez part de votre refus de mettre en place le service minimum garanti, tout en vous engageant néanmoins à
« continuer à travailler avec la STIB pour l’amélioration de la communication aux usagers, ainsi que l’incitation à l’inscription préalable à un mouvement de grève. Il s’agit d’une approche beaucoup moins frontale et plus respectueuse du droit des travailleurs, pour un résultat au final plutôt équivalent. ».

Je plaide clairement pour un service minimum garanti et à ce moment-là, vous avez refusé. L’accepterez- vous aujourd’hui ? Je souhaite évaluer votre travail sur la base de vos engagements.

Quelles sont les améliorations apportées à la communication aux usagers ?

Existe-t-il une politique visant à mieux répertorier au préalable les personnes qui souhaitent faire grève ? Lors de la grève du 29 mars 2021, 25 % du personnel était inscrit. Quel pourcentage des grévistes du 21 septembre était-il inscrit ?

Je continue à plaider pour l’instauration d’un service minimum garanti le plus rapidement possible, sur la base du projet déposé et mis en œuvre en 2019 au sein de la SNCB. Le service minimum garanti me semble être la meilleure façon de concilier le droit de grève avec le respect des Bruxellois.

Mme Elke Van den Brandt, ministre.- Évidemment, chaque grève a un impact important. Cependant, la STIB reçoit relativement peu de plaintes en cas de grève générale ou de manifestation nationale donnant lieu à des perturbations sur son réseau, non parce que ces actions ne posent pas de problèmes aux utilisateurs, mais probablement parce qu’elles ont une envergure nationale et connue de tous. La plupart des voyageurs sont bien conscients qu’il s’agit d’actions qui dépassent le cadre de la STIB.

Concernant la dernière journée d’action, le 21 septembre, la STIB a reçu 56 plaintes, dont 29 le jour même. Ces plaintes portaient principalement sur la pertinence d’aller manifester, sur l’absence d’information préalable sur les lignes qui circulent ou non et, le jour même, sur les temps d’attente plus longs qu’à la normale.

La STIB a également reçu quelque 600 questions, principalement pratiques : demandes d’aide pour trouver un trajet alternatif, d’informations sur les fréquences ou d’attestation. Ces chiffres relativement faibles par rapport au nombre de voyageurs touchés témoignent de l’efficacité des canaux d’information de la STIB.

Le nombre de ménages qui n’ont pas atteint leur destination en raison de la grève du 21 septembre est difficile à déterminer. Comme la grève était annoncée, de nombreux ménages s’y sont pris à l’avance pour chercher des solutions alternatives. Le coût des grèves est tout aussi difficile à calculer, les chiffres et données nécessaires permettant ce calcul ne relevant pas de mes compétences en matière de mobilité.

Les jours de grève, la STIB dessert son réseau autant que possible avec les moyens dont elle dispose. Le gouvernement bruxellois estime toujours que cette approche respecte au mieux les droits des employés tout en veillant à ce que les lignes structurantes soient desservies.

La STIB met tout en œuvre pour informer au mieux ses voyageurs lorsqu’une grève est annoncée. Plusieurs jours à l’avance, l’information est diffusée à travers différents canaux d’information : site internet, application mobile, lettre d’information, écrans aux arrêts, médias sociaux, communiqués de presse, etc. Le jour même, les équipes sont mobilisées dès les premiers services afin d’informer les voyageurs de la situation sur le réseau. L’information est diffusée aux arrêts, via l’application mobile, sur le site internet de la STIB et sur ses réseaux sociaux. Elle est mise à jour régulièrement. Une présence physique est également mise en place en fonction du personnel présent. Les endroits où se croisent plusieurs lignes sont privilégiés. De plus, les équipes du service à la clientèle sont présentes dès 6 h du matin afin de répondre aux questions des voyageurs sur Facebook, Twitter et par téléphone. L’information est, par ailleurs, largement relayée par les médias.

Une semaine avant la journée d’action du 21 septembre, une communication interne rappelant la procédure à suivre avait été lancée pour inviter le personnel de la STIB souhaitant participer au mouvement à s’inscrire : 40 % des grévistes l’avaient fait. L’avis au personnel explique que cette inscription permet de mieux informer les voyageurs de l’état du réseau.

Dans la pratique, la STIB dispose de plusieurs scénarios qui lui permettent, lors d’un mouvement de grève, d’adapter son offre en fonction des forces en présence. Ces scénarios tiennent compte de la fréquentation des lignes et de la couverture spatiale de la Région bruxelloise. La même procédure sera utilisée demain. J’espère évidemment que l’impact de la grève sur les usagers sera réduit, mais l’événement étant d’ampleur nationale, la STIB en subira de fortes conséquences. Depuis plusieurs jours, les utilisateurs sont ainsi informés et invités à utiliser, si possible, d’autres moyens de transport ainsi qu’à s’informer en temps réel des lignes qui circulent en consultant les sites, les réseaux sociaux, etc. Comme toujours, des lignes prioritaires circuleront en fonction du personnel présent. Les lignes seront ouvertes en fonction des présences.

M. David Weytsman (MR).- Premièrement, je tiens à vous informer qu’une grande majorité des États européens reconnaissant le droit de grève comme un droit universel ont mis en place des dispositifs de réglementation similaires à ce que prévoit le gouvernement fédéral pour la SNCB. Cela permet de concilier le droit de grève avec le respect des personnes qui n’ont pas d’autres solutions de déplacement ou qui sont informées trop tardivement.

Deuxièmement, vous reconnaissez que de nombreuses plaintes et questions montrent à quel point les Bruxellois et les navetteurs venant travailler à Bruxelles sont désemparés. Ils ignorent, jusqu’à 6 heures du matin, si leur ligne de bus ou de tram roulera. Je ne comprends dès lors pas votre réponse. Ces usagers ne peuvent s’organiser, leur ligne de transport étant variablement affectée d’une grève à l’autre. Il est donc nécessaire de prévoir un service minimum garanti et de prévenir les voyageurs un, deux ou trois jours à l’avance.

Mme Elke Van den Brandt, ministre.- J’entends bien la nécessité d’informer les usagers des transports en commun. La STIB tient à informer le mieux possible ses voyageurs. Son organisation est comparable à celle des autres opérateurs de transport public. Elle tente notamment de faire en sorte que le personnel disponible organise les lignes prioritaires afin que, partout à Bruxelles, une offre soit assurée. Les employés disponibles peuvent se préinscrire pour permettre à la STIB d’estimer l’ampleur de la grève et d’informer les usagers. On s’attend par exemple à ce que la grève générale de demain ait un impact important sur le terrain.

M. David Weytsman (MR).- Ce n’est pas du tout l’information qui est donnée. Je viens d’aller voir sur Twitter : on ne dit rien d’autre que « vous serez informés demain ». D’ailleurs, que l’impact soit important ou non, où est la nuance ?

Si le mécanisme que vous venez de détailler signifie « en fonction du nombre de grévistes, on définit un plan de l’offre », il n’est alors rien d’autre que le service minimum garanti. C’est ce que fait la SNCB : elle peut définir le type de service sur la base du personnel disponible, mais au moins informe-t-elle les voyageurs deux ou trois jours à l’avance. Vous, vous les informez le jour même à 6h30.

Vous estimez qu’une étude économique serait trop compliquée. Ce n’est pas du tout vrai : le gouvernement bruxellois a enfin accepté de quantifier le coût de l’immobilité et des embouteillages à Bruxelles. Une telle étude pourrait tout à fait être menée pour évaluer le coût de la non-mise en œuvre d’un service minimum efficace en Région bruxelloise. Dès lors, il est incompréhensible que la Région bruxelloise soit la dernière entité à ne pas encore avoir mis en œuvre un service minimum garanti utile et efficace pour ses habitants.

Mme Elke Van den Brandt, ministre.- Comme je l’ai déjà dit, la STIB réalise une estimation, à défaut de connaître à l’avance le nombre exact de grévistes. J’ai pris les transports en commun ce matin, et les panneaux annonçaient que des impacts sérieux étaient attendus demain sur le réseau.

Quant à l’information sur les lignes qui circulent, elle est adaptée au fur et à mesure. Certaines lignes sont prioritairement mises en œuvre. Vous les connaissez, ce sont toujours les mêmes. Plus il y a de personnel en grève, moins il y a de lignes en circulation. Les informations sont disponibles en temps réel dès le matin.

Une grève nationale a évidemment une incidence – notamment économique – sur les transports en commun, mais il s’agit d’un droit, et il importe d’organiser au mieux les transports en commun et d’assurer l’information du public ces jours-là : c’est exactement ce que fait la STIB.

M. David Weytsman (MR).- Aujourd’hui, on sait qu’un train sur trois roulera vers Bruxelles, et les horaires sont connus parce que la SNCB nous a informés.

En ce qui concerne la STIB, je m’inscris complètement en faux par rapport à ce que vous venez de dire. Je lis le tweet de la STIB : « Rappel : demain 9 novembre, grève nationale – fortes perturbations attendues. Nous prévoyons des perturbations sur le réseau de la STIB en raison d’une grève nationale. Si possible, prévoyez une alternative. Nous vous tiendrons informés en temps réel dès 6 heures. » C’est tout le contraire de ce que vous venez de dire : les clients de la STIB ne sont pas informés. Ils le seront demain à 6 heures.

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