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Le député David Weytsman alerte sur la situation de Bruxelles-ville.

Interview

Depuis 2 ans, on vous entend beaucoup au parlement et à la ville sur la thématique de la drogue, pourquoi ?

Anneessens, Yser, Stalingrad, Porte de hall, les Marolles… La plupart des endroits où il a de graves problèmes dans la région sont sur la ville de Bruxelles. Il y a deux ans, j’ai plaidé pour la création d’une task-force auprès de Rudy Vervoort, le ministre-président bruxellois. Je m’inquiétais alors de l’ultra-violence liée au trafic de drogues. Il m’a répondu qu’il n’y avait pas de violence. C’est inaudible.

En tant que capitale, la ville de Bruxelles reçoit 142 millions du fédéral, notamment pour assurer la sécurité. Je plaide pour qu’une partie de cet argent serve directement au renforcement des équipes policières.

On a l’impression que tant la région que la ville de Bruxelles sous-estime l’ampleur du phénomène ?

Totalement. Nous faisons face à un problème de drogues dont l’ampleur est en train de nous échapper. Il est urgent d’agir. Au fédéral, au régional, mais aussi au communal. À chaque fois que j’ai interpellé les politiques ces dernières années sur ce sujet, au Parlement bruxellois ou au niveau communal, j’ai fait face à une rhétorique de balle de flipper qui consistait à dire « ce n’est pas moi qui suis responsable, c’est l’autre niveau de pouvoir ». C’est totalement inutile, car pendant ce temps-là, les dealers et les trafiquants grignotent du territoire. C’est une logique de guerre. Là on l’état recule, les bandes organisées s’installent.

Les chiffres que vous avancez dans vos prises de paroles sont très interpellants.

On parle souvent de sentiment d’insécurité, de sentiment que les choses empirent. Et la gauche nous dit que ce sentiment est exagéré. Moi, je regarde les faits et les chiffres qui sont incontestables, puisqu’ils émanent de la police fédérale. Je partage quatre chiffres avec vous.

–           Dans la région bruxelloise, chaque semaine, on produit une tonne de cocaïne.

–           Le business du trafic de la drogue dans notre pays est de 60 milliards. C’est 9 fois le budget de la région bruxelloise. Et 24 fois celui de la Justice.

–           Entre janvier et octobre 2022, la société de transport Stib a reçu 1.200 signalements de consommation de drogues dans l’espace public, soit 70% de plus par rapport à l’année précédente.

–           Le nombre de patients mutualisés ayant reçus au moins une prescription de Lyrica remboursée par la sécu en Belgique est passé de 5.318 en 2006 à 140.483 en 2020. C’est 30 fois plus. Et ce médicament se vend en rue comme de la drogue.

Que faire ?

Outre tout ce que nous proposons depuis longtemps au MR, je salue d’ailleurs la prise de parole de Georges et de David jeudi après-midi, à la ville de Bruxelles, il manque de policiers et de présence sur le terrain. Ça, c’est un choix du bourgmestre. Il faut donc renforcer les équipes et les déployer sur le terrain. Nous devons aussi avoir des commissariats mobiles qui se déplacent là où les problèmes se posent. Et à ceux qui diront que ça déplacera le problème, je réponds « pas de soucis, on ira là-bas aussi ». Il faut se donner pour objectif de chasser les dealers de notre région. Il ne faut pas leur laisser de répit ou leur montrer que nous baissons les bras.

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